Bourron tire son nom du celte borro signifiant « source jaillissante », aujourd’hui source Saint-Sévère, et Marlotte du bas-latin materia désignant un espace de bois de construction. Ces deux villages n’en font qu’un, dans un dédale de rues et de villas charmantes. Un charme qui a fait de Bourron et de Marlotte un endroit recherché par les peintres paysagers. Les plaques des rues indiquent nombre de grands noms des arts venus ici : peintres, écrivains, musiciens, sculpteurs, cinéastes. L’histoire artistique commence vers 1830 avec la venue de Caruelle d’Aligny et Jean-Baptiste Corot, son ami, qui s’installent à Marlotte. Dans leur sillage, bon nombre de leurs amis viendront de Barbizon, en voisins, les visiter : Daubigny, Diaz de la Peña… D’autres les rejoindront : Sisley, Renoir, Monet, Cézanne, Pissarro, Bazille… Fréquentant les salons parisiens et alors qu’il vient de publier, en 1850, Scènes de la vie de bohème, Henri Murger avait coutume de dire : « Avez-vous vu Marlotte ? » Il y attira ainsi ses amis, Théophile Gautier, Émile Zola, Théodore de Bainville, Alfred de Musset et George Sand. François Coppée s’installe à Marlotte, Émile Zola écrit L’Assommoir à la célèbre Auberge Antony. Cependant, après 1914, la musique, la littérature et le cinéma prennent le pas sur la peinture. Grâce aux efforts conjugués de Magda Tagliaferro et Jules Boucherit, la villa « la Chansonnière » devient un temple de la musique fréquenté par des artistes prestigieux : Alfred Cortot, Ginette Neveu, Denise Soriano, et fait écrire que Marlotte est une « cité du violon ». Le cinéaste Jean Renoir tourna son premier film à Marlotte et y vécut près de vingt ans. Parmi les villas habitées par des personnalités célèbres, citons la maison Nicot dite « la Nicotière », « les Glycines », « la Tour »…